Albert exagère !

Vous savez, il est connu de tous que les enfants ont parfois une tendance à amplifier certains faits, anecdotes et informations. Bien souvent, en tant que bon parent voulant inculquer de bonnes valeurs sur l’honnêteté, nous avons tendance à recadrer notre mini en revendiquant notre point de vue sur les faits.

«Ben non ti-loup, ce n’est pas comme ça que…»

«Tu racontes des mensonges… »

«Ben voyons, t’es sure de ça ? »

Encore là, plusieurs facteurs peuvent influencer les réactions de notre enfant mais bien souvent, si celui-ci a une personnalité entêtée ou encore que l’estime de soi est un enjeu, il risque d’avoir tendance à maintenir davantage son point et l’argumenter. L’enfant va tout faire pour démontrer qu’il n’est pas un menteur en solidifiant son discours et pouvant même intensifier sa réactive émotive.

Malgré nos bonnes intentions de rétablir LA vérité, les impacts vont parfois à l’opposé de ce que nous souhaitons réellement. Les enfants débordent d’imagination et ils sont en expérimentation du pouvoir qu’ils peuvent exercer sur les autres. Est-ce réellement un mensonge ? Selon la définition de la majorité des adultes, on pourrait dire oui. Et si on pouvait tout simplement accompagner l’enfant dans son expérience ? Je m’explique.

J’expliquais à mon fils de 5 ans que nous avons une partie de nous qui exagère, parfois un peu et parfois beaucoup. On a donné une identité à cette partie en l’appelant Albert ! Dorénavant, quand il me raconte quelque chose dont  je doute de l’authenticité, je lui demande tout simplement :

« Est-ce que je parle avec Thomas ou Albert ?»

Avec un joli sourire en coin il répond : « Cette partie-là(…) avec Albert et l’autre(…) avec Thomas ! »

De lui-même, il départage de ce qui est réel ou exagéré sans qu’il se sente «menacé» par mon intervention. Le fait d’avoir échanger tout simplement sur le sujet en validant certains phénomènes humains en mettant en conscience les réels enjeux sur l’honnêteté, a permis un enseignement à mon fils reflétant mes valeurs. Et ce, sans qu’il porte l’étiquette d’être un menteur.

Je lui ai confié aussi que tout le monde, autant les adultes que les enfants, a un Albert en lui/en elle. Évidemment, il s’amuse à questionner à son tour lorsqu’il perçoit qu’une personne, enfant ou adulte, a tendance a exagérer certaines parties de l’histoire racontée. Je vous avoue qu’il m’a déjà dit : « Maman, est-ce toi ou si c’est ton Albert ?» 

J’ai souvent proposé ce concept en intervention à mes familles-clients. Ce fut fort apprécié et cela a eu pour effet de désamorcer bien souvent une dynamique qui s’installait. À noter que le concept n’est pas dans un but de déresponsabiliser ou justifier des comportements X. Il a pour but de nuancer l’aspect de l’exagération quand l’enfant en fait l’expérience.

Caroline Boutin 

Intervenante sociale diplômée
Conférencière et formatrice
Coach familial
, certifiée NAC et praticienne PNL

Fondatrice de Parents Autrement

www.parentsautrement.com

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